
Salut chers tous,
La suite de notre chapitre nous conduit à retracer les origines et les points saillants de la marche séculaire de l’Afrique vers son unité.
Le premier congrès panafricain s’est tenu à Londres en juillet 1900, à l’initiative de Henry Sylvester Williams, avocat de Trinité et conseiller aux indigenises (actuel Ghana).
Le panafricanisme est né au Nouveau Monde, aux XVIIIème Siècles, à la faveur de la lutte de libération des Noirs contre la domination et l’exploitation des Blancs, et ces mouvements se sont d’abord traduits par le séparatisme religieux afro-americain ( qui s’étendra plus tard à l’Afrique). En Afrique même, le panafricanisme en tant que mouvement de libération remonte à l’invasion de l’Éthiopie par les fascistes italiens en 1935 et surtout au cinquième congrès panafricain réuni à Manchester en octobre 1945. À ce congrès, pour la première fois dans l’histoire du mouvement panafricain, les délégués africains étaient les plus nombreux et les débats ont essentiellement porté sur la libération de l’Afrique colonisée. Le congrès de Manchester fut organisé par un secrétariat spécial Présidé par Peter Milliard de la Guyane Britannique ( l’actuel Guyana), et comprenait R.T.Makonnen des Antilles (trésorier), Kwame Nkrumah de la Côte-de-l’or (l’actuel Ghana), Georges Padmore de la Trinité (coscrétaires), Peter Abrahams de l’Afrique du Sud (secrétaire chargé des relations publiques) et Jomo Kenyatta du Kenya (secrétaire adjoint).
Le congrès rassembla plus de deux cents délégués venus pour la plupart des colonies britanniques d’Afriques, parmi les délégués figuraient de futurs chefs d’Etats indépendants. Un vétéran du panafricanisme, W.E.B Du Bois, présida toutes les séances du congrès.
Les délibérations et surtout les résolutions du congrès de Manchester étaient empreintes d’un ton beaucoup plus combatif et beaucoup plus radical que celui des congrès précédents.
La déclaration aux puissances coloniales exigeait notamment :
1- l’émancipation et l’indépendance complète des Africains et des autres groupes raciaux assujettis à la domination des puissances européennes qui prétendaient exercer sur eux un pouvoir souverain ou un droit de tutelle ;
2- l’abrogation immédiate de toutes les lois raciales et autres lois discriminatoires ;
3- la liberté d’expression, d’association et de réunion, la liberté de la presse ;
4- l’abolition du travail forcé et l’égalité de salaire pour un travail égal ;
5- le droit de vote et l’éligibilité pour tout homme ou femme âgé de vingt et un ans et plus;
6- l’accès de tous les citoyens aux soins médicaux, à la protection sociale et à l’éducation.
Les délégués exigeaient aussi que l’Afrique fût soustraite à la << domination politique et économique des impérialismes étrangers >>.
Fait plus important, pour la première fois les africains avertissaient formellement les puissances européennes que si elles persistaient à vouloir gouverner l’Afrique par la force, ils auraient recours eux aussi à la force pour se libérer.
Simultanément, dans une déclaration adressée aux peuples d’Afrique, les délégués soulignaient le fait que la lutte pour l’indépendance politique constituait seulement la première étape et le moyen d’atteindre l’émancipation complète sur le plan économique, culturel et psychologique. Ils exhortaient la population des villes et des campagnes africaines, les intellectuels et les membres des professions libérales à s’unir, à s’organiser et à lutter jusqu’à l’indépendance complète.
Dans l’histoire du panafricanisme en tant que mouvement de libération, la période 1950-1965 est dominée par la figure de Kwame Nkrumah. Par ses déclarations, son action et son exemple, Nkrumah mobilisa en faveur de la cause panafricaine les dirigeants africains des mouvements de libération et des États indépendants. Selon lui, comme il le déclara la nuit de l’accession du Ghana son pays à la souveraineté, l’indépendance du Ghana n’avait de sens que dans la perspective d’une libération complète du continent africain.
Il existait deux organisations panafricaines régionales se donnant principalement pour but de coordonner la lutte pour la libération. Le Pan-African Freedom Movement for Eastern, Central Android Southern Africa, communément appelé le PAFMECSA, regroupa entre 1958 et 1963, l’Éthiopie, le Kenya, l’Ouganda, la Somalie, le Tanganyika, Zanzibar et les mouvements nationalistes d’Afrique centrale et australe.
L’autre groupe transterritoriale, le Rassemblement Démocratique Africain (RDA), fut créée dans les anciennes colonies françaises, lors du congrès de Bamako en 1946, par des dirigeants nationalistes voulant aller au-delà de l’autonomie très limitée prévue par la constitution de 1946, autonomie à peine élargie par la loi-cadre de 1956.
…… À suivre dans le prochain post, L’ACTE 3 DES CONCEPTS IDÉOLOGIQUES DU PANAFRICANISME………..
#KkjPourVousServir
#KKJ